Mois chargé de dates symboliques lourdes de décisions douloureuses aux conséquences dramatiques pour le peuple palestinien, Novembre commémore tout à la fois la Promesse Balfour, le 2 novembre 1917, engageant la Grande Bretagne à aménager sur le territoire d’autrui un « Foyer national juif » en Palestine (1), la Résolution N°181 de l’Assemblée générale des Nations unies du 29 novembre 1947 portant plan de partage de la Palestine en deux états, l’un juif, l’autre arabe, et la résolution 242 du Conseil de sécurité du 22 novembre 1967 posant les bases du règlement du conflit israélo-arabe.
92 ans après la promesse Balfour, 62 ans après le plan de partage, 42 ans après la résolution internationale, la Palestine, berceau des trois grandes religions monothéistes Islam, Christianisme et Judaïsme, haut lieu de la coexistence entre Orient et Occident, est devenue le plus grand camp de concentration à ciel ouvert de l’époque contemporaine avec ses dix mille prisonniers politiques palestiniens, une population en agonie sous le poids de ses 750 barrages militaires, un mur discriminatoire de séparation, trois fois plus long que le Mur de Berlin, alors que, parallèlement, 80 pour cent du territoire palestinien a été spolié et gangrené par des colonies israéliennes de peuplement, 80% des ressources aquifères de Cisjordanie ponctionnée au profit des Israéliens, de même que les ressources gazières au large de Gaza, qui font l’objet d’un véritable rapt (2).
Le renonciation de Mahmoud Abbas à une nouvelle mandature présidentielle, carbonisé par ses atermoiements dans l’affaire du rapport Goldstone sur Gaza et par la rebuffade américaine à propos des colonies de peuplement israélien a retenti, le 5 novembre 2009, à six jours de la commémoration décès de Yasser Arafat, comme un défi à la légalité internationale, une insulte à L’Organisation des Nations unies, dans son incapacité à régler la question palestinienne.
Dans cette perspective, une proclamation unilatérale d’indépendance de l’Etat palestinien et l’inscription de la Palestine au patrimoine de l’humanité rendraient à l’organisation internationale un peu d’humanité, à défaut de crédibilité, en même temps qu’elles abrogeraient la souffrance du peuple palestinien innocent en sanctionnant les procédés dilatoires israéliens.
I. Un palestinien, Saïd Wajih Al-Ataba (3), doyen des prisonniers politiques dans le Monde.
Même sur le plan carcéral, la palme revient également à la Palestine. Un palestinien, Saïd Wajih Al-Ataba, revendique, en effet, le triste honneur d’être le doyen des prisonniers politiques dans le monde, avec à son actif 32 ans de détention, battant de près de cinq ans le record de Nelson Mandela, le chef du mouvement indépendantiste sud africain ANC (African National Congress) et futur président de l’Afrique du sud post apartheid.
Depuis la 3me guerre israélo-arabe de juin 1967 et l’occupation des territoires arabes qui s’en est ensuivie, 42% des hommes palestiniens ont été au moins une fois interpellés. Dix mille y croupissent dans les geôles israéliennes pour des peines de longue durée.
Le record de Nelson Mandela – détenu, lui, pendant 27 ans et 190 jours à la prison de Robben Island -est largement battu non seulement par Saïd Al-Ataba mais également par quatre autres militants palestiniens. Au total, quatorze palestiniens sont détenus depuis un quart de siècle par Israël, dont douze ont même dépassé ce cap, et deux seulement sont détenus depuis 25 ans, selon le décompte établi en 2009 sur la base du relevé de la date de leur incarcération.
A la fin de l’année 2007, le nombre de Palestiniens qui avaient passé plus de quinze ans dans les prisons israéliennes avait atteint 232 personnes, et ceux qui y avaient passé plus de vingt ans étaient au nombre de 73 captifs.
Parmi les détenus longue durée, trois militants palestiniens sont originaires de Wadi Ara, tous trois membres de la famille Younes (Sami Khaled Salameh Younes, Karim Youssef Younes, Maher Abdel-Latif Younes). Wadi Ara ou Nahal Iron (en arabe : وادي عارة) fait référence à une zone à l’intérieur d’Israël, principalement peuplée par des Arabes. Elle est située au nord-ouest de la ligne verte, principalement au sein du district de Haïfa. Trois autres militants palestiniens sont originaires de Ramallah, siège de l’autorité palestinienne et du mausolée de Yasser Arafat, chef historique du mouvement national palestinien, à 15 km au Nord de Jérusalem, dans la zone des collines du centre de la Palestine. Deux sont de la famille Barghouti (Na’êl Abdallah Al Barghouti et Fakhri Al Barghouti), le troisième est Hassan Ali Nimr Salamah. Marwane Al Barghouti, le charismatique dirigeant de la relève palestinienne, condamné en 2004, ne compte pas suffisamment d’ancienneté carcérale pour figurer dans ce palmarès.
Saïd Wajih Al-Ataba, Marwane Al Barghouti (Fatah) et Ahmad Saadate (FPLP) figurent en tête de liste des prisonniers dont le Hamas réclament la libération en échange de celle de Gilad Shalit, le soldat franco-israélien capturé par un commando palestinien à la lisière de la bande de Gaza, en 2006.
Afin que leur combat ne soit pas vain et que leur longue détention ne les plonge pas dans l’oubli de la mémoire des hommes, voici la liste de ses résistants :
1- Saïd Wajih Al-Ataba, doyen des prisonniers palestiniens depuis la libération du libanais Samir Kintar, en 2008, à la faveur d’un échange de prisonniers avec le Hezbollah. Neveu du chef de la section locale pour le secteur de Naplouse du Parti communiste palestinien, Saïd al Ataba est détenu depuis 32 ans. Il a davantage passé du temps en prison que dans la vie active.
Né en 1951 à Naplouse, Saïd Wajih Al-Ataba s’est distingué à 15 ans en manifestant contre les troupes jordaniennes qui contrôlaient à l’époque la Cisjordanie, puis ultérieurement contre les forces d’occupation israéliennes. Il est l’un des organisateurs de la manifestation de protestation anti-israélienne qui a suivi La mort d’une militante palestinienne connue, Lina Naboulsi, en 1975.
Il a été arrêté le 29 juillet 1977, à l’âge de 26 ans, à Naplouse (Cisjordanie) pour son appartenance à un commando du Front Démocratique de libération de la Palestine (FDLP, organisation marxisante dirigée par Nayef Hawatmeh). Il a été condamné à trois peines de prison à vie et purge sa peine à la prison d’Ashkelon, la ville portuaire méditerranéenne désignée en arabe par Askalane.
Un membre de son réseau, auteur d’un attentat à la bombe en Israël, faisant un mort et 33 blessés, a été tout comme Saïd Al-Ataba condamné à perpétuité. Il a été libéré en 1985 dans le cadre d’un échange de prisonniers, alors que Saïd Wajih Al-Ataba, paradoxalement, est resté en prison, Israël ayant refusé au dernier moment de le libérer au prétexte qu’il avait été « condamné à perpétuité ». Son chef politique, Yasser Abed Rabbo, rentré dans les Territoires palestiniens après la signature des accords d’Oslo en 1993, est le coauteur du plan de paix de Genève avec son ami israélien, l’ancien ministre travailliste israélien Yossi Beilin. Saïd Al-Ataba s’est lui aussi prononcé en faveur de ce plan de paix.
Voici la répartition des prisonniers selon leur ancienneté et leur provenance géographique :
2• Na’êl Abdallah Al-Barghouti, originaire de la Région de Ramallah. Date d’incarcération le 4 avril 1978, célibataire, né en 1957. (31 ans de détention)
3• Fakhri Al-Barghouti, originaire de la Région de Ramallah. Date d’incarcération le 23 juin 1978, marié, né en 1954. (31 ans de détention)
4• Akram Abdel Aziz Mansour, originaire de Qalqyliah, au nord ouest de la Cisjordanie. Date d’incarcération le 2 août 1979, célibataire, né en 1962. (30 ans de détention)
5• Fouad Kassem Al-Razim, originaire de Jérusalem « al-Quds ». Date d’incarcération le 30 janvier 1981, célibataire, né en 1958. (28 ans de détention)
6• Ibrahim Fadl Nimr Jaber, originaire d’Hébron -Al-Khalil (Cisjordanie). Date d’incarcération le 8 janvier 1982, marié, né en 1954. (27 ans de détention)
7• Hassan Ali Nimr Salamah, originaire de Ramallah. Date d’incarcération le 8 août 1982, marié, né en 1958. (27 ans de détention)
8• Ousmane Ali Hamdan Mouslih, originaire de Naplouse-Nablus (Cisjordanie). Date d’incarcération le 15 octobre 1982, marié, né en 1952. (27 ans de détention).
9• Sami Khaled Salamah Younes, originaire de Wadi Ara (Palestine 1948), date d’incarcération le 5 janvier 1983, marié, né en 1932. 26 ans de détention.
10• Karim Youssef Younes, de Wadi Ara (Palestine 1948). Date d’incarcération le 6 janvier 1983, célibataire, né en 1958. 26 ans de détention
11• Maher Abdel-Latif Younes, de Wadi Ara (Palestine 1948). Date d’incarcération le 20 janvier 1983, célibataire, né en 1957. 26 ans de détention
12• Salim Ali al-Kayyal, originaire de Gaza, date d’incarcération le 30 mai 1983, marié, né en 1952. 26 ans de détention.
13• Hafiz Nimr Qinds, de Jaffa-Yafa (Palestine 1948). Date d’incarcération le 15 mai 1984, célibataire, né en 1958. 25 ans de détention
14• Issa Nimr Abd Rabbo, Deheishe, Bethlehem. Date d’incarcération le 21 octobre 1984, célibataire, 46 ans. 25 ans de détention.
Le camp de réfugiés de Deheishe a été construit en 1949 sur un territoire d’une dimension d’environ 430 dounoums (soit environ 1 km carré) à l’intérieur des frontières de la ville de Bethléem sur la rive occidentale du jourdain. Les Palestiniens qui se retrouvèrent à Deheishe venaient de plus de 45 villages situés à l’ouest de Jérusalem et d’Hébron.
C’est l’un des soixante et un camps aménagés par l’UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East – Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) pour reloger les 750.000 Palestiniens des régions côtières et des plaines de Palestine, expulsés de leur maison par les israéliens au moment de la fondation d’Israël, en 1948.
II. La Palestine, le plus grand camp de concentration à ciel ouvert de l’époque contemporaine.
Pour mémoire ; Nelson Mandela, le Chef du mouvement indépendantiste sud africain ANC (African National Congres) et futur président de l’Afrique du sud post apartheid, a été détenu pendant 27 ans et 190 jours à la prison de Robben Island.
Robben Island (en anglais) ou Robbeneiland (en afrikaans) est une île d’Afrique du Sud, au large du Cap, qui a servi au XXe siècle de prison politique pour les opposants noirs au régime d’Apartheid. Elle a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1999.
Depuis la 3me guerre israélo-arabe de juin 1967 et l’occupation des territoires arabes qui s’en est ensuivie, 80 pour cent du territoire palestinien a été spolié et gangrené par des colonies israéliennes de peuplement, 80% des ressources aquifères de Cisjordanie ponctionnée au profit des Israéliens, de même que les ressources gazières au large de Gaza, qui font l’objet d’un véritable rapt (3), alors que parallèlement 42% des hommes palestiniens ont été au moins une fois interpellés, soit près de la moitie de la population.
Au moment où l’Assemblée générale des Nations unies s’apprête à célébrer, ce 29 novembre, le 62 me anniversaire du plan de partage de la Palestine (résolution 181), un an après la conférence de relance américaine d’Annapolis, l’organisation internationale serait avisée de songer à inscrire au patrimoine de l’humanité, la Palestine, le plus grand camp de concentration à ciel ouvert de l’époque contemporaine avec ses dix mille prisonniers politiques palestiniens, ses 750 barrages militaires, un mur discriminatoire de séparation, alors que, parallèlement, 80 pour cent du territoire palestinien a été spolié et gangrené par alors que, parallèlement, 80 pour cent du territoire palestinien a été spolié et gangrené par des colonies israéliennes de peuplement, 80% des ressources aquifères de Cisjordanie ponctionnée au profit des Israéliens, de même que les ressources gazières au large de Gaza, qui font l’objet d’un véritable rapt.
III. Le Mur d’Apartheid un « Mur de Jéricho moderne »
La chute du Mur de Berlin célébrée avec faste le 9 novembre dernier par les chancelleries occidentales ne saurait occulter la nouvelle réalité issue de la mondialisation des flux. Aux murs anciens séquelles de la guerre froide (Corée, Chypre, Sahara occidental, Ceuta et Melilla, le filtre à l’immigration vers la riche Europe) se sont greffés de nouveaux murs notamment entre les Etats-Unis et le Mexique, le long du Rio Grande, pour protéger l’Amérique de l’invasion latino américaine, en Arabie saoudite, pour protéger la pétromonarchie tant de l’Irak que du Yémen que le Royaume a cherché à déstabiliser depuis un demi siècle, voire en Irak même, dans la zone verte de Bagdad, le périmètre aménagé dans l’ancien palais présidentiel irakien pour protéger les envahisseurs américains des coups de butoir de la guérilla irakienne.
En Europe, sous l’impulsion du « pacte pour l’immigration » proposé par la France à ses partenaires européens, la Commission européenne a identifié, de son côté, en mai 2009, une liste de 45 projets de recherche public – privé, intitulé « Vers une société plus sûre et une meilleure compétitivité industrielle », dont huit sont clairement dédiés à la protection des frontières (4).
Mais de tous ces murs, seul le mur d’apartheid israélien a été édifié sur le territoire d’autrui. Un véritable « Mur de Jéricho moderne », qu’il importera d’abattre, dont la Cour internationale de Justice de La Haye a invité à son démantèlement partiel lorsqu’il rogne sur les territoires palestiniens occupés, estimant « illégal » cet édifice et « non conforme à plusieurs obligations légales internationales incombant à Israël » (5). En ciment armé d’une hauteur de huit mètres, d’une longueur de 750 kilomètres, trois fois plus long que le Mur de Berlin et deux fois plus haut, ce « Mur d’Apartheid » enferme plus de trois millions de personnes dans des dizaines de villes et villages de Cisjordanie et de la région de Jérusalem.
L’implosion politique de Mahmoud Abbas, le 5 novembre 2009, à six jours de la commémoration décès de Yasser Arafat a justifié a posteriori le scepticisme du chef historique des Palestiniens à l’égard des pays occidentaux
et porte condamnation de la complaisance de son successeur à l’égard de leur duplicité. Elle signe l’arrêt de mort du processus d’Oslo amorcé en 1993 visant à la proclamation d’un état palestinien indépendant comme terme ultime du règlement pacifique du conflit israélo-palestinien, en même temps qu’elle révèle la servilité du chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, secrétaire d’état, à l’égard d’Israël, et celle de l’Egypte tant à l’égard d’Israël que des Etats-Unis.
« L’adieu aux armes » aura été fatal à Mahmoud Abbas. Carbonisé par ses atermoiements dans l’affaire du rapport Goldstone sur Gaza et par la rebuffade américaine à propos des colonies de peuplement, sa renonciation à une nouvelle mandature présidentielle apparaît d’autant plus cruellement pathétique qu’elle a coïncidé avec une cinglante leçon de courage que lui ont assénée de jeunes palestiniens et de pacifistes israéliens avec leur percée opérée dans le mur d’apartheid israélien à l’occasion de la commémoration du vingtième anniversaire du chute du mur de Berlin. Une action qui a retenti comme un camouflet à Mahmoud Abbas et à Israël, un défi à la léthargie des instances internationales, un cadeau posthume à Yasser Arafat, initiateur de la lutte armée palestinienne, une insulte à l’Egypte pour son suivisme proaméricain et à L’Organisation des Nations unies dans son impuissance à régler la question palestinienne.
Une proclamation unilatérale d’indépendance de l’Etat palestinien constituerait un véritable électrochoc à l’effet de déterminer la marge d’autonomie du président Barack Obama à l’égard du lobby pro israélien dans la détermination de la politique américaine au Moyen orient et la validité de son discours fondateur du Caire (5 juin 2009).
Le plan de partage de la Palestine, en 1947, avait légalisé un projet qui constituait à l’origine un « fait colonial ». L’inscription de la Palestine au patrimoine de l’humanité rendrait à l’organisation internationale un peu d’humanité, à défaut de crédibilité, en restaurant les Palestiniens dans leurs Droits légitimes, abrégeant leurs souffrances en leur concédant une maigre compensation à la trop grande injustice dont ils ont pâti du fait des turpitudes occidentales. Elle redorerait en prime le blason du pouvoir palestinien gravement discrédité par sa trop grande complaisance à l’égard de la duplicité occidentale.
Les menaces de rétorsion israéliennes paraissent dans ce contexte pathétiquement dérisoires au regard des enjeux du fait que les accords israélo-palestiniens d’Oslo de 1993 ont déjà été vidés de leur substance dès 1995 par Benyamin Netanyahu en personne sans susciter la moindre réaction internationale, du fait aussi que les Palestiniens, par anticipation, ont, de tout temps, été, en tout état de cause, la cible de représailles permanentes et continuelles de la part des Israéliens, du fait enfin que de telles menaces enfin ne sauraient dissuader les Palestiniens de mettre en œuvre la satisfaction de leur objectif suprême, la justification de tous leurs sacrifices, la réalisation de leur destin national.
Une telle démarche ne constituerait d’ailleurs pas une nouveauté en droit international. Elle serait en tout point similaire à celle empruntée par Israël avec sa déclaration unilatérale d’indépendance du 14 Mai 1948. Elle provoquerait un bouleversement psychologique à l’effet de placer les Israéliens sur la défensive, une décision qui aurait le mérite de crever l’abcès au risque de déboucher sur un conflit territorial à l’effet de lever l’ambiguïté sur les intentions des alliés d’Israël, les Etats-Unis et l’Union Européenne.
Terme ultime d’un combat inégal de soixante ans, la proclamation unilatérale de l’indépendance de la Palestine fera date dans l’histoire en ce qu’elle résonnera dans la conscience universelle comme la sanction des procédés dilatoires d’Israël et son mépris de la légalité internationale. A n’en pas douter, elle sera perçue par l’opinion internationale comme la fin de l’exception israélienne et la mise en conformité aux normes internationales de l’Etat d’Israël, seul état au monde crée par une décision de l’ONU avec le Kosovo.
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